Les recettes fiscales dépassent le seuil des 2500 milliards en 2022

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Pour la toute première fois dans l'histoire du pays. C'est le résultat des nombreuses réformes menées depuis plusieurs années.

Les responsables des services centraux et déconcentrés de la direction générale des Impôts (DGI) ont tenu les 19 et 20 décembre 2022 un séminaire de préparation de l'exercice 2023 couplé à la réunion mensuelle de coordination. Présidés par Modeste Mopa Fatoing, le chef de cette institution financière, il en ressort que sur un objectif de collecte de 2 230 milliards de FCFA, l'administration fiscale camerounaise a collecté 2 426,5 milliards de FCFA entre janvier et novembre 2022. Un chiffre en hausse de 410 milliards de FCFA en valeur absolue et de 20,3% en valeur relative par rapport à la même période en 2021. Selon les projections faites alors, le Cameroun pourrait clôturer l'exercice budgétaire 2022 avec une enveloppe totale de recettes fiscales se rapprochant de 2700 milliards de FCFA. En effet, apprend-on officiellement, pour le compte du mois de décembre 2022, il était attendu de l'administration fiscale une enveloppe de recettes supplémentaires de 245 milliards de FCFA. Cette performance inclut les recettes fiscales non-pétrolières, les recettes de l'impôt sur les Sociétés Pétrolières; les recettes mobilisées par divers services de production de l'administration fiscale, et les recettes concernant les Collectivités territoriales décentralisées (CDT) et les Etablissements Publics Administratifs (EPA). S'agissant des recettes fiscales non pétrolières, elles atteignent un niveau record. «

Digitalisation



Il est à noter que ce chiffre est la résultante de nombreux facteurs relatifs à la conjoncture mondiale. Entre autres, la hausse des cours du baril de pétrole sur le marché international, qui favorise le renforcement de la contribution des sociétés pétrolières. Mais surtout, la performance ainsi réalisée par le fisc camerounais en 2022 est à mettre sur le compte des réformes mises en place depuis plus de 10 ans. Toutes ces réformes, qui ont catalysé une augmentation des recettes fiscales du pays de 140% entre 2010 et 2022, selon la DGI, visent à optimiser la collecte de l'impôt et à sécuriser les recettes, au moyen de la digitalisation notamment. Parmi les résultats enregistrés, on note par exemple que le temps consacré par le contribuable à l'acquittement de ses obligations fiscales au Cameroun est passé de plus 600 heures par an avant la réforme, à moins de 20 heures après.



« Aujourd'hui, tout est complètement fait en ligne au niveau des grandes, des moyennes, des petites et des micros entreprises, des chefs-lieux des régions. Il est possible de s'enregistrer à partir de son téléphone ou de son ordinateur, et de payer l'impôt sans se rapprocher de l'administration fiscale. Car, il n'y a plus de caisse au niveau de l'administration des impôts. Même les différentes attestations fiscales s'acquièrent désormais en ligne, se félicitait déjà le directeur général des Impôts, Modeste Mopa Fatoing, lors de la réunion de coordination du mois de juin 2022. En plus de la digitalisation, d'autres réformes entreprises par l'État permettent également d'améliorer la collecte et la sécurisation des recettes fiscales dans le pays depuis quelques années. L'on peut citer le transfert de la collecte de certains impôts aux entreprises (taxe d'aéroport colletée par les compagnies aériennes, vignette automobile collectée par les sociétés d'assurance, etc.)?; la révision à la hausse de certaines taxes?; et l'élargissement progressif de l'assiette fiscale, avec la mise en place de nouveaux impôts. C'est le cas, par exemple, de l'instauration de la taxe sur les transferts d'argent par voie électronique qui devait procurer environ 20 milliards de FCFA de recettes supplémentaires à l'État en 2022, selon les projections de la DGI. Pour le triennat 2023-2025, un Plan a été élaboré en vue de la modernisation du système fiscal camerounais. Il s'articule autour de quatre points : l'accroissement de la mobilisation des recettes fiscales?; l'amélioration de la qualité des services fiscaux ; la mise en place d'un système d'information moderne à la DGI?; le pilotage et la coordination des services fiscaux.

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