Les recettes du Cameroun chutent à 686 milliards en un an

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Cette baisse, largement due aux effets du Covid19, affecte toute la chaine, aussi bien les hydrocarbures que les mines et carrières.

Selon le rapport ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries extractives) 2020 de l'État du Cameroun, rendu public le 16 décembre 2022, le secteur extractif camerounais, composé des mines et des hydrocarbures, a généré 686 milliards de recettes en 2020, contre 900 milliards en 2019. Ce chiffre est en baisse de 200 milliards en valeur absolue et -23,7% en valeur relative.


Dans le détail, le secteur des hydrocarbures est le plus touché. Le montant de l'extraction des hydrocarbures a atteint 614,61 milliards de FCFA. Celui du transport pétrolier est de 46,35 milliards. Selon les experts, la baisse des recettes est imputable à la crise de covid-19 qui a impacté les prix du baril du pétrole. << Ils ont baissé de 30% pendant cette période », renseignent-ils. Il convient de noter que le secteur des hydrocarbures représente à lui seul 91% des paiements du secteur.


En conséquence, les recettes captées au niveau du budget de l'État au titre 2020 ont atteint un montant de 535,18 milliards de FCFA contre 703,91 milliards de FCFA en 2019, soit une baisse de 23,97% qui s'explique principalement par la baisse en 2020 des transferts de la SNH-Mandat au Trésor public. Sur ces 535,18 milliards de FCFA, les transferts de la SNH-Mandat viennent à la Tère place et représentent 60,05% desdits revenus (soit 321,37 milliards de FCFA), suivi de l'Impôt sur les Sociétés pétrolières 22,35%, (soit 119,62 milliards de FCFA), les droits de transit arrivent en 3ème position et représentent pour leur part 6,88% (soit 36,82 milliards de FCFA). Le reste des paiements représente 10,72%.


En ce qui concerne l'exploitation des mines et carrières industrielles du pays, les recettes budgétaires ont connu une chute drastique entre 2019 et 2020. Concrètement, elles sont passées de 12,2 milliards de FCFA à seulement 630 millions de FCFA, soit une baisse de 11,57 milliards de FCFA en valeur absolue et 94,8% en valeur relative. Du coup, la contribution au budget de l'État de ce poste de recettes du secteur extractif est ainsi passée de 1,73% en 2019 à 0,12% en 2020. En dehors de la non-monétisation en 2020 de la part en nature de l'État provenant de l'activité d'orpaillage, part valorisée à un peu plus d'un milliard de FCFA seulement, le rapport ITIE n'explique pas les raisons de cette importante baisse. Cependant, l'on peut subodorer que cette chute des recettes est davantage consécutive aux conséquences de la pandémie du coronavirus, qui, au cours de l'année 2020, a provoqué un important ralentissement des activités dans les entreprises de manière générale. L'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives est un mécanisme volontaire qui vise à renforcer, dans les pays riches en ressources pétrolières, gazières et minières, la bonne gouvernance des revenus publics issus de leurs extractions. Le Cameroun a publié jusque-là 16 rapports Itie couvrant la période de 2001 à 2020. En avril 2021, le pays avait été suspendu de l'Initiative pour cause de non-production du rapport 2018. Depuis sa suspension de cette "norme mondiale pour la bonne gestion des ressources pétrolières, gazières et minières » le pays a mis sur pied une batterie de dispositifs afin de sortir de la zone rouge.

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