La ville de Yaoundé cherche un opérateur pour exploiter 13 lignes d'autobus

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Ceci a pour but d'améliorer la mobilité urbaine dans la cité capitale.

Le maire de la ville de Yaoundé, Luc Messi Atangana, a lancé, ce 16 décembre 2022, l'avis à manifestation d'intérêt pour la sélection d'opérateurs de transport public urbain de voyageurs par autobus dans la capitale politique du Cameroun. D'après l'édile, l'objectif est de sélectionner un opérateur pour l'exploitation du réseau de transport public urbain par autobus de plus de 50 places. Au total, le réseau devra être constitué de 141 autobus de plus de 50 places et desservir 13 lignes d'un linéaire de 169 km.


Les candidats peuvent proposer des variantes et soumissionner pour une ou plusieurs lignes en fonction de leurs capacités. Les opérateurs intéressés doivent produire les informations démontrant qu'ils sont qualifiés et expérimentés pour réaliser le transport urbain de personnes. À ce titre, ils justifieront qu'ils possèdent des références de prestations récentes similaires. Le délai de dépôt des candidatures est fixé au 24 février 2023. D'après l'avisémis, « les dossiers de manifestations d'intérêt déposés par toute entreprise spécialisée dans le domaine du transport urbain seront analysés en fonction de la consistance du parc existant ou à acquérir, du modèle financier pour l'investissement et l'exploitation d'une ou plusieurs lignes, de la maîtrise du contexte géographique (justifier d'une expérience de transport de personnes au Cameroun ou en Afrique subsaharienne) ».


Cette initiative rentre dans le cadre du Plan de mobilité urbaine soutenable (Pmus) de la ville. Selon une étude sur la mobilité réalisée par l'expert Alioune Thiam, se déplacer dans la ville de Yaoundé, reste << coûteux, inconfortable et polluant >> pour ses habitants. Le Pmus vise ainsi une réforme du transport artisanal, et doter Yaoundé d'un système de transport multimodal et à prix modéré. A ce jour, trois types de services de transport existent dans la ville de Yaoundé et sa banlieue : les minibus qui représentent moins de 1% des déplacements quotidiens, les taxis (38%), et les motos taxis (13% des déplacements quotidiens).


Rentabilité


La réforme envisagée passe par une redéfinition des objectifs associés aux différents types de services proposés, ainsi que par une réorganisation des pouvoirs publics et des opérateurs. Car ce n'est pas la première fois que qu'une compagnie de transport public est mise en place. La dernière en date, Stecy SA, qui a débuté ses activités le 13 février 2017, est quasiment à l'arrêt aujourd'hui. Son directeur général, Célestin Hermann Tsambou, a même été convoqué par l'inspecteur du travail le 23 juillet 2021 à cause d'une plainte de ses employés pour <<licenciements abusifs ». Stecy SA avait elle-même remplacé Le Bus, une coentreprise détenue par des institutions publiques camerounaises et le groupe américain Parker International Industries. Née d'un partenariat conclu en 2005, l'entreprise a mis la clé sous le paillasson en 2016.


Selon certains experts du domaine des transports, la faillite de tous ces opérateurs s'explique par le fait que cette activité n'est pas rentable. Ceci du fait du problème des voies de communication dans la capitale du Cameroun. Tout entrepreneur qui s'y lance est confronté aux problèmes de bouchons et des voies mal entrevues. Conséquence, les bus passent plus de temps dans les embouteillages et les garages à cause du mauvais état des routes et la faible densité du réseau. Le Pmus est financé par le Fonds français pour l'environnement mondial (Ffem), en partenariat avec l'Agence française de développement (AFD) à hauteur d'environ 50 milliards de FCFA.

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