Cet investissement, d'un montant de 700 millions de FCFA, est destiné à renforcer les ressources de l'entreprise afin de pérenniser les prestations sociales.
Le 6 mars 2023, au cours d'un Conseil d'administration extraordinaire organisé à Douala, la société Chanas assurances Vie, filiale du groupe Chanas assurances, a copté en son sein le représentant de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), consacrant ainsi l'arrivée dans le tour de table du fonds de pension public du Cameroun. Pour mériter sa place au sein des actionnaires la cnps a acquis 3500 actions de la nouvelle compagnie d'assurance, libérant ainsi un investissement de 700 millions de FCFA. Ce placement s'intègre dans la stratégie de développement de cette entreprise publique, qui, selon son directeur général, Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo Akam, entend doubler les revenus issus de ses placements financiers au cours des 5 prochaines années. Selon les chiffres de la CNPS, ces revenus ont crû de 5 milliards de FCFA en 2021 (+35%), atteignant 20,5 milliards de FCFA en fin d'exercice.
C'est aussi un placement sûr car à la faveur de cet investissement, la Cnps rejoint dans l'actionnariat de Chanas Assurance Vie des acteurs de référence de l'économie camerounaise tels que la Société nationale des hydrocarbures (SNH). qui contrôle le capital, ou encore la filiale au Cameroun de Banco Nacional de Guinea écuatorial (Bange Bank Cameroun). <<Nous avons des actionnaires de référence, qui sont bien connus en termes de rigueur et de citoyenneté. Chanas Assurances Vie SA sera bien positionnée pour affronter le marché », s'est d'ailleurs réjouie la DG de Chanas assurances Vie, Jeanne Nelly Bakang épouse Yomba, désignée elle aussi lors de ce conseil d'administration.
L'investissement ainsi opéré est une illustration de la stratégie de développement que met en œuvre le Dg de la Cnps. Recevant une délégation burkinabé en 2021, Noel Alain Olivier Mekulu Mvondo expliquait déjà en effet que cette politique vise à diversifier les ressources de l'entreprise afin de garantir la pérennité des prestations sociales dues à ses clients. << Les caisses de sécurité sociale ne devraient plus indéfiniment être financées par que le fonds public de pension les cotisations sociales car nous observons que plus on avance en démocratie, plus le citoyen et par conséquent l'assuré social est exigeant pas seulement en termes de délais, de qualité de service, il l'est aussi en termes de montant des prestations », avait-il dit. Par conséquent, il faut beaucoup et bien investir, et diversement investir, pour que ce soit l'argent des biens financiers qui permettent de financer la sécurité sociale, les prestations sociales ».
En 2021 déjà, les revenus des placements financiers nacional de Guinea écuatorial de la Caisse nationale de prévoyance sociale se sont chiffrés à 20,5 milliards de FCFA, selon les documents officiels de l'organisme. Ce résultat est en hausse de plus de 5 milliards (+35%) par rapport à l'exercice précédent. Dans les détails, les intérêts sur les dépôts à terme (DAT) dans les banques ont généré 9,6 milliards?; les obligations ont produit 5,7 milliards?; les dividendes se sont élevés à
421,8 millions et les prêts et autres produits ont généré 4,9 milliards. Alors que les charges de gestion de ce portefeuille (services consommés, impôts et taxes et autres charges) se sont chiffrées à un peu plus de 83 millions de FCFA. << Pour les cinq prochaines années, nous entendons les [revenus des placements financiers] doubler », a indiqué le Dg Mekulu Mvondo, précisant que le fonds public de pension avait déjà fait mieux au cours des cinq dernières années en triplant pratiquement ces recettes. Elles sont, en effet, passées de 7 milliards de 2017 à 20,5 milliards en 2021. A cette dernière date, l'entreprise disposait d'une trésorerie de 325 milliards de FCFA << en espèces sonnantes et trébuchantes>> ; alors que ses actifs au 31 décembre 2020 s'élevaient à 850 milliards de FCFA au total, dont 400 milliards d’actifs << réalisables et disponibles>>.
